Fuire

Fuire

Mieux que toi je fais pleurer ta mère
Car aujourd'hui je voudrais, loin, m'enfuire.
Dans l'abîme où je ne sais plus que faire
Toi son fils n'en finis plus de m'ensevelir.

Je veux qu'elle soit forte et me dois de rire.
Lorsque vers toi elle va le coeur lourd d'amour.
Entre toi et moi, la blessure d'un enfant, un jour.
Pourtant tu sais que je n'ai pas pu le salir.

Même si la haine n'est pas dans ton coeur,
Tes yeux m'en disent tant sur ta rancoeur.
Elle est le ventre qui t'a enfanté, plus, aimé.
Et je ne peux être que celui qui devra payer.

Quelle est donc cette impression de lourdeur
Qui m'oppresse et me serre le coeur.
Dois-je croire ce que mon esprit me raconte
Et que tu en es arrivé à régler des comptes ?

Depuis peu tu me fermes ta porte et tes rires
Je me résigne, je ne peux te forcer à les ouvrir.
Pour toi je suis redevenu maintenant l'étranger.
Alors fuire, oui, car je voudrais rester

Celui que je suis et surtout ne jamais te haïr.
Et pourtant il m'est impossible de partir.
Il est une femme, ta mère, qui ici me retient.
Par amour je veux à jamais lui tenir la main.

Roi de Coeur
Avril 2014